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L’art ancestral de la pierre sèche en Vaucluse

Un savoir-faire inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO

Nombreux sur les plateaux de Vaucluse sont les ouvrages en pierre sèche. On les trouve sous forme des murs pour structurer le paysage et aussi sous forme de bories, petites huttes rondes si caractéristiques du midi de la France, une technique de construction par assemblage de pierres montées sans aucun liant, inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Ce que l’on sait moins, c’est que bien d’autres ouvrages ont été fabriqués de la sorte en Vaucluse, à l’image du mur de la peste. Tour d’horizon

Du simple cabanon au village de bories 

Un emblème du Luberon

Allier des pierres brutes est un art très présent dans les régions méditerranéennes, et plus particulièrement en Provence où l’on épierrait les terrains pour canaliser l’eau, cultiver les sols tout en préservant les pierres trouvées sur place. Ces dernières étaient d’abord empilées avec soin pour être stockées puis réutilisées dans diverses structures. Les représentations les plus emblématiques sont les petites maisons qui, selon leur modèle, servaient d’abris de bergers, de guérites aux chasseurs ou d’habitations rurales comme en témoigne le village des bories à Gordes.
Classé monument historique en 1977, ce site est l’un des plus visités du Vaucluse. Il rassemble le plus important groupement de bories (5 habitations et leurs dépendances) construites autour du four à pain, aux 18e et 19e siècle. C’est là une jolie photographie de l’habitat rural de l’époque. D’ailleurs des pièces de monnaie ont été retrouvées à l’effigie de Louis XIII, XIV et XV ainsi que des poteries d’Apt.
Des maisons troglodytes à Saumane de Vaucluse figurent aussi parmi les sites de pierre sèche recensés ainsi que le village du Barry en Haut Vaucluse.
Enfin, le rocher de Saignon vous offre une vue imprenable sur plusieurs bâtis en pierre, les champs de lavande et les bories au loin.

le saviez-vous ?

Le saviez-vous ?

Le Parc Naturel du Luberon recense 1610 bories sur 11 communes.

Dans la forêt des cèdres à 4 km du village de Bonnieux, l’enclos des bories dévoile sur le parcours de la promenade les restes d’un village.

Plus de 300 bories ont été répertoriées dans les environs des villages de Venasque, Le Beaucet et La Roque sur Pernes.

Spot photo : le plateau des Claparèdes, près d’Apt où les bories émergent au milieu des champs de lavande

Des éléments d’aménagements ruraux  

A voir aussi

Le Conservatoire des Terrasses de Cultures de Goult : à flanc de collines, escaliers volants, citerne creusée dans la roche composent ce site aux côtés des bories.

Des ruchers, des chemins caladés, des aires de battage…ont aussi été construits avec les pierres trouvées sur place. 
Des galeries drainantes, des béals, des aiguiers (notamment à Saint Saturnin les Apt) et des citernes pour conserver l’eau ou le vin constituent d’autres aménagements typiques de pierre sèche. Enfin, en pleine garrigue, au milieu des pins et des herbes aromatiques, de petits murets apparaissent ici et là. Construits sur les coteaux en pente par les paysans à compter du 12e siècle, ils forment des terrasses en vue de maîtriser les ravages des pluies orageuses et irriguer les cultures.
  
 

Le mur de la peste

Une frontière sanitaire à travers les Monts de Vaucluse

C’est probablement l’ouvrage le plus impressionnant de par son histoire : sur le plateau de Vaucluse, un mur dont il ne reste que quelques pierres par endroit, témoigne de la grande peste de Marseille de 1720 survenue après l’amarrage du navire Le Grand Saint Antoine dans le port de la cité phocéenne.
Construit dans l’urgence de Monieux à Cabrières d’Avignon entre mars et juillet 1721 sur ordre du vice-légat du Pape pour protéger le Comtat, le mur de la peste a été utilisé comme barrière sanitaire jusqu’en 1723.  Long de 27 km et haut de 2 m, ponctué de guérites, de postes de garde et d’enclos, il serpente à travers les Monts de Vaucluse – Cabrières d’Avignon, Lagnes, Murs, Venasque et Méthamis.

Rando du mur de la peste

On peut découvrir ce patrimoine en longeant un sentier balisé, en une journée ou par tronçon de 5 à 9 km, au départ de Lagnes (parking du maquis du chat, AR 3km500) ou de Cabrières d’Avignon (parking du cimetière, AR 4km).