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A la rencontre des gardiens de l’histoire au Théâtre antique d’Orange

« Les Gardiens de l’Histoire », un titre qui, dès que je l’ai vu, a titillé ma curiosité. Surtout au Théâtre antique d’Orange, où l’Escape Game « La malédiction de Teutobod » m’avait déjà passionnée ! Qui allais-je rencontrer ? Que me raconteraient-ils ?

Durée :

3 heures

Type :

Visite

Une nouvelle aventure au théâtre Antique

Ni une, ni deux, me voici une nouvelle fois dans ce lieu magique (c’est un peu ma madeleine de Proust, j’avoue) pour cette nouvelle aventure qui me conduira un peu partout dans le Théâtre, avec une rencontre inattendue, dans une salle de la galerie : des artistes en herbe (le talent n’attend pas le nombre des années 😉 ) en pleine création d’une fibule (j’apprends ainsi que c’est l’ancêtre de la broche), de jolies calligraphies, de modelage de médailles à l’effigie de l’Empereur, alors que d’autres s’initient à la marelle (l’un des plus vieux jeux du monde).
Le Théâtre est décidément un lieu plein de surprises !

Où sont-ils ?
Ils ont un peu partout dans le théâtre (dans les galeries, et la quête de ces illustres personnages prend des allures de jeu de piste au fil de la visite du lieu. On y va !

Qui sont-ils ?
Ils sont 8 mais ne sont jamais présents en même temps. Certains sont visibles le matin, d’autres l’après-midi (que voulez-vous, une légende de l’histoire a un emploi du temps chargé 😉).

Ce jour-là, 4 d’entre eux m’ont honorée de leur présence. De jolies rencontres où j’ai appris de nouvelles anecdotes sur ce lieu, dont Louis XIV disait qu’il est la plus belle muraille de son royaume » (le plus beau des compliments, non ?). Allez, je vous les présente !

Lucius, vétéran de la seconde légion Gallique

Lucius, vétéran de la seconde légion Gallique, qui a participé activement à la fondation de la cité d’Arausio au 1er siècle avant Jésus-Christ sur cet emplacement plutôt que sur le site de Lampourdier, tristement célèbre. Avec lui, on apprend la construction de la cité, la vie militaire, où l’on marchait 40 à 60 km/jour, par tous temps, avec un équipement de 30 kg et que sur le champ de bataille, un soldat changeait de position, du front au fond du régiment, toutes les 20 secondes ! Ou encore que les Romains, s’inspirant d’autres inventions, les ont perfectionnées, car « ce qui se fait ailleurs, c’est bien, ce qui se fait à Rome, c’est mieux ». Il m’a même laissé soupeser son bouclier d’une dizaine de kg, toujours tenu de la main gauche. On n’imagine même pas l’état de fatigue à la fin d’une journée de combat…

le saviez-vous ?

Le saviez-vous ?

C’est ici, à Orange que l’armée romaine a subi la plus grosse défaite de son histoire : la bataille de Lampourdier, à proximité du Rhône (en 105 avant JC), qui fit plus de 80 000 morts !

Guillaume au Cornet

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le saviez-vous ?

Le saviez-vous ?

C’est à lui, Guillaume de Gellone, que l’on doit la devise et le cor de chasse du blason de la ville d’Orange !

Guillaume au Cornet, qui n’est autre que Guillaume de Gellone, cousin de Charlemagne dont la renommée chanson de geste célèbre son exploit d’avoir à lui seul repoussé les Sarrasins de l’Empire. D’ailleurs sa bravoure est célébrée par ses titres : Duc d’Aquitaine, Comte de Toulouse et Comte d’Orange. Car oui, c’est avec lui que commencera la fabuleuse histoire de la principauté d’Orange. Une épopée de 1000 ans ponctuée d’anecdotes (et de nombreux Guillaumes !) qu’il raconte, de sa voix chaude qui nous emporte avec lui dans ses périples…

Auguste Caristie, architecte des monuments historiques

Auguste Caristie, architecte des monuments historiques, ami de Prosper Mérimée, qui va vivre au Théâtre antique les plus fortes émotions de sa vie : en 1830, la découverte au pied de l’Orchestra, de l’inscription « EQ G III », puis les plus grands travaux que le Théâtre antique ait jamais connu, afin que, depuis 1869, ce lieu résonne de notes d’Opéra, avec les Chorégies.

Je le rencontre dans son bureau. Quand il parle, on voit la passion qu’il a mise dans l’ouvrage de sa vie, si l’on peut dire. Une belle histoire ! Lorsque je le quitte, alors qu’il va reprendre l’écriture de sa missive à Prosper Mérimée, je me dis qu’il fait partie de ces hommes ô combien importants, puisque finalement, si j’arpente le Théâtre antique aujourd’hui, c’est grâce à lui. Désormais, lorsque je me promènerai ici, je l’imaginerai en train de découvrir ce trésor vieux de 2000 ans, la joie et la fierté de le restaurer pour le transmettre aux générations futures, dont moi !

le saviez-vous ?

Le saviez-vous ?

Lorsque sont décidées les fouilles, au XIXème siècle, l’enceinte du Théâtre antique était peuplée de maisons qui furent rachetées par Auguste Caristie et Prosper Mérimée pour les détruire et révéler au monde ce fabuleux monument et son mur de scène parmi les mieux conservés au monde !

Sarah Bernhardt, la diva des divas

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A noter

L’anecdote

Parmi toutes ses excentricités, Sarah Bernhardt est connue pour avoir possédé des animaux sauvages dont un lion, qui un jour, a dévoré Hamlet, le chien bien-aimé de la diva, qu’elle fit empailler pour qu’il reste à ses côtés !

La diva des divas, c’est elle, Sarah Bernhardt ! Elle m’accueille dans sa loge, alors qu’elle attend sa coiffeuse pour la pose de sa couronne. Ultime imprégnation de son personnage, Phèdre, qu’elle incarnera bientôt sur scène, ici, à Orange, en cette année 1903, où elle a été invitée à l’occasion des Fêtes romaines. Comme elle patiente, elle accepte de se livrer un peu et me raconte sa naissance en 1844 de père inconnu, sa vie, sa découverte du théâtre à l’âge de 12 ans, son passage (puis son éviction) à la Comédie française, ses amours, son fils Maurice, le théâtre de l’Odéon, à Paris, qu’elle transforma en hôpital durant la guerre de 1870… Première star internationale, féministe, c’est vraiment, comme disait Jean Cocteau, un « monstre sacré » qui se dresse devant moi, excentrique, mondaine, un brin scandaleuse, mais finalement tellement attachante ! En vraie diva, elle se lasse bientôt et me congédie prestement, pour mieux se reposer avant sa représentation. Je la quitte sur la pointe des pieds…

D’autres gardiens sont à rencontrer, mais, comme je vous l’ai dit plus haut, ils n’étaient pas présents.
J’aurai donc plaisir à revenir pour les rencontrer 😊

Marullus, Jean Mounet-Sully, Patrick et Corinne

Marullus, célèbre auteur de mimes dans la Narbonnaise, au IIème siècle, qui me fera plonger dans la vie d’un écrivain et metteur en scène de théâtre il y a 2000 ans…

Jean Mounet-Sully, comédien et amant de Sarah Bernhardt. Un homme paraît-il, de belle stature, à la belle voix (il faut bien un bel homme pour notre diva). Il a joué ici, à Orange, Œdipe-Roi. Un immense succès pour une prestation qui reste encore dans les annales et qui, sans nul doute, a contribué à faire du Théâtre antique la scène internationalement reconnue qu’il est aujourd’hui.

Patrick et Corinne, régisseurs du Start Truckin Tour produit par Miles Copeland, qui fait étape à Orange en 1975 (la seule date française de la tournée européenne) et accueille une line up de 16 artistes et groupes dont Tangerine Dream et Wishbone Ash. Une ambiance digne de Woodstock envahit les rues (certains ont même posé leurs tentes sur le parvis du Théâtre antique), le public se presse aux portes de cet événement hors-normes de 3 jours, où l’on célèbrera la liberté, la musique, cet esprit de communion, dans une atmosphère Feel Good et Flower Power !

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Informations pratiques

Agenda

Les Gardiens de l’histoire
et les ateliers de la Romanité

Jusqu’au 28 août

prix

Inclus dans le billet d’entrée
Plein tarif : 12€ I Tarif réduit : 10€ I Offre famille : 38€ | Gratuit pour les moins de 7 ans

Plus d’informations :
https://theatre-antique.com/animations/